jeudi 24 avril 2014

Rencontre et interview de l'artiste américain Pierre Mion


Pierre Mion est un artiste, peintre, illustrateur américain.
 

C’est très jeune, à l’âge de 12 ans, qu’il veut devenir un artiste.
 
Artiste free-lance, il a collaboré pendant près de 40 ans à National Geographic, pour lequel il réalisa de très nombreuses illustrations, notamment spatiales, qui ont fait tant rêver les passionnés d’espace ainsi qu’avec de très nombreuses revues, magazines, ouvrages, publicités, comme Collier’s, Look, Life, Readers Digest, Smithsonian magazine, Air & Space, etc … Il a aussi créé de nombreux timbres pour la poste américaine.
 
Il travaillera aussi en très étroite collaboration avec l’artiste Norman Rockwell.
Une collaboration qui durera 12 ans jusqu’à la mort de Rockwell, notamment sur la fameuse ‘’fresque’’ Apollo 11 de Norman Rockwell pour laquelle il s’occupa de peindre le fond avec le VAB et la tour de lancement, ainsi que les casques et les valves de l’équipage (voir après l’interview de Pierre Mion).

(Poster du magazine Look de juillet 1969)
Il aussi travaillé avec Jacques-Yves Cousteau, Carl Sagan, Robert Ballard, Arthur C. Clarke, Isaac Asimov, Wernher von Braun, etc … ou avec des astronautes comme Michael Collins et d’autres.

(Crédit : Pierre Mion)
Pierre Mion a aussi intégré, pour son travail d’illustration, des équipes de recherches comme celle du Commandant Cousteau, mais bien sûr aussi couvert de nombreux lancements spatiaux, et était même à bord de l’USS Ticonderoga pour la récupération d’Apollo 16.
 
En septembre 1973, il réalise un supplément pour le National Geographic avec un superbe poster que tous les amoureux de l’espace apprécient.
 

Même si les sujets spatiaux ont fait sa réputation, Pierre Mion excelle aussi dans la représentation architectural, historique, dans les paysages (notamment western), l’environnement, les transports, etc…


(Through Royal Gorge, Colorado dans le Reader's Digest de mars 1969)
(Mexican Hat to Monument / Crédit : Pierre Mion)
Les œuvres de Pierre Mion sont exposées dans de très nombreux musées ou galeries, comme la National Gallery of Art, le NASM à Washington DC (avec une célèbre peinture représentant l’EVA d’Al Worden lors d’Apollo 15), le Smithonian Museum of National History, Hayden Planetarium de Chicago, le Space Center à Houston, Marine Corps Combat Art Museum, ainsi que dans des institutions étrangères comme Utrech, Tolède, Madrid, Séville , Barcelone, Belgrade …

(Al Worden et son ''double'' / Crédit : Francis French)
(EVA d'Al Worden / Exposé au NASM)
 
Pierre Mion a gentiment accepté de répondre aux questions de Space Quotes – Souvenirs d’espace
 
 
Interview réalisée en avril 2014


When have you decided to become artist ? And why did you like space exploration, aviation, etc … ?
I decided to become a professional artist when I was 12 years old. 
I was always interested in mechanical things and when space exploration started I became very excited.  I am also a glider (sail planes) pilot so I naturally like aviation. 
 
What was your 1st professional artist space work and how have you worked on this ?
My first professional space illustration was with the National Geographic Magazine in 1960.
I have been fortunate to be able to travel to all of the space facilities in the U. S.A.
 
What are your(s) feeling(s) about that many people saw and loved yours painters and works every days ?
I was always very proud to know that my space paintings were published in national magazines including National Geographic Magazine.
Their circulation was 11 million copies a month.  Several of my space paintings are in the permanent collection of the Smithsonian Air and Space Museum in Washington, D. C.
 
Did you like to go in space ? And why ?
I would love to go into space.  I sometimes dream that I am on a space ship traveling in space.
 
What memories have you o the Apollo 11 lunar landing in 1969 ?
In July 1969 I was with the National Geographic Magazine at Cape Kennedy Florida to witness the launching of Apollo 11. 
The sight of that 360 foot tall, 15 million horsepower rocket taking off was a spectacular sight. 
The tremendous sound of those five rocket engines came rolling across from the launch pad and made my whole body shake. 
I was in my living room watching TV when Neil Armstrong and Buz Aldrin landed on the moon.  It was a very proud moment to be an American.
 
What is your best memory about your artist career ?
I have many exciting memories of my career as an artist a few of which include; going down in a gold mine in South Africa, 1973, 10,500 feet below the surface;  being on the aircraft carrier “Ticonderoga” in 1972 when the Apollo 16 astronauts landed in the ocean;  going to Viet Nam in 1968 to do combat paintings for the U. S. Marine Corp;  diving with Jacques Cousteau in Monaco in 1962 and many, many more !!!!

 
Quelques œuvres de Pierre MION
(Crédit : Pierre Mion / National Geographic / Stéphane Sebile / Space Quotes - Souvenirs d'espace)


(Œuvre originale vendue en 2014 par maison enchères Bonhams)


Quelques timbres créés par Pierre Mion
(Crédit : Stéphane Sebile / Space Quotes - Souvenirs d'espace)

(7 septembre 1991 : Bicentenaire du District of Columbia)


Pierre Mion et Norman Rockwell 

Je vous ai fais une traduction de la rencontre entre Norman Rockwell et Pierre Mion, telle que celui-ci l’a racontée dans Air & Space de septembre 2006.

 
Norman Rockwell’s Ghost

The most artistic collaboration of the entire Apollo program

 
Un dimanche matin de janvier 1966, alors que nous prenions notre petit déjeuner avec ma femme chez nous à Bethesda dans la Maryland, le téléphone sonna. Une opératrice demanda Pierre Mion afin de transférer l’appel. Je pris cet appel. Et une voix âgée parla :
« Mon nom est Norman Rockwell et je suis illustrateur »
« D’accord. Et mon nom à moi est Mickey Mouse » répondis-je.
Mon interlocuteur répéta encore une fois son nom, mais je ne voulais toujours pas le croire, pensant que c’était un de mes amis coutumier de faire des blagues.
« Allez, Billy. Je sais que c’est toi »
« Je ne suis pas Billy ! J’ai 72 ans ! Posez-moi n’importe quelle question sur moi ! »
Là, j’ai commencé à me dire que c’était peut-être réellement Norman Rockwell…Je lui demandais la bouche un peu sèche :
« Que puis-je faire pour vous Mr Rockwell ? »
Il me dit que le magazine Look lui avait commandé trois peintures ayant pour sujet le premier atterrissage humain sur la Lune, qui devait théoriquement avoir lieu d’ici la fin 1969.
Il avait quelques problèmes pour réaliser ce projet et me demandait si je pouvais le conseiller et l’aider. Là, je pensais encore être victime d’un canular car, Norman Rockwell, ne pouvait pas me téléphoner et encore moins me demander de l’aide et un avis.
 
Il me parla d’un des articles que j’avais illustré pour National Geographic quatre ans auparavant sur une sonde se posant sur la Lune. Aussi, je lui demandai :
« Quand voulez-vous que je viens vous rencontrer à vôtre studio de Stockbridge ? »
« Que pensez-vous de demain ? »
J’ai dis que j’étais d’accord et il me dit de réserver de suite un billet Hartford/Springfield par la compagnie Allegheny Airlines. Je le rappelai aussitôt après avoir fait cette réservation et il me dis qu’un ami à lui, Ken Hall qui était aussi propriétaire de la station essence et du garage locaux, viendrait me chercher et que je ne pourrais par le rater, car il mesurait 2 mètres et était très large d’épaules.
 
A ce stade, je n’étais pas encore sûr à 100% que ce n’était pas un canular, même très élaboré. Je pourrai m’attendre à rencontrer, une fois arrivé à Stockbridge, mon ami Billy me disant :
« Garçon, je t’ai bien eu cette fois ».
Quand je fus arrivé au studio, Norman Rockwell m’attendait, là. J’avais préparé une petite allocution quand même et je commençais avec :
« Mr Rockwell, … »
« Appelez-moi Norman, et je suis très heureux de votre venue ».
Nous sommes ensuite allé tout droit vers un chevalet où une peinture à l’huile était commencée représentant un astronaute descendant du module lunaire et s’apprêtant à poser son pied gauche sur la surface de la Lune. Rockwell mis son bras autour de mes épaules et commença à me questionner sur des détails techniques et sur les couleurs de la surface de la Lune.
 
Durant la conception et la construction du vaisseau (LEM), beaucoup de choses changèrent par rapport au plan initial, et les gens de la NASA tenaient Rockwell informé en lui envoyant les mises à jour, mais de façon brouillonne.
Il avait besoin de moi et de mon expérience avec les sujets spatiaux pour prendre quelques décisions décisives pour lui et ainsi il pourrait finir la peinture. Quand j’étais enfant, j’ai peint plein de fusées imaginaires, et plus tard, j’ai forgé mon travail grâce à une agence de design qui avait de fréquents contrats avec la NASA. J’ai aussi travaillé sur plusieurs illustrations concernant Apollo, aussi je lui donnais mon avis sur plusieurs détails et qu’il accepta.
 
Lors d’une fin de journée qui avait été très productive en échanges, Rockwell me dit qu’il n’avait pas assez de temps pour terminer dans les délais les trois peintures pour Look. En plus du premier pas sur la Lune, on lui avait aussi demandé un portrait d’astronaute et aussi un décollage de la partie supérieure du LEM quittant la Lune. Rockwell me demanda si je pouvais faire la 3ème peinture pour lui, et qu’il ferait quelques retouches et la signerait. J’étais sans voix et je ne pouvais pas lui répondre de suite, aussi il me dit qu’il me paierait ce que National Geographic me payait, et comme je ne répondais toujours pas, il dit :
« Oh, diable ! Je vous paierai ce que vous voudrez ! »
Je ne pouvais pas croire que Norman Rockwell me demandait de jouer au ‘’peintre fantôme’’ pour lui. Je finis par lui répondre que je serai ravi de le faire et que le National Geographic me payait 1 000,00 $ pour ce genre de travail. Il a dit que c’était bon et je rentrais par le dernier vol.
 
Une semaine après, j’avais terminé la peinture, et j’appelai Rockwell pour lui demandé si je devais lui envoyer. Il ma répondu qu’il préférerai que je l’amène avec moi et que nous pourrions comparer nos deux peintures. Inutile de vous dire que j’étais très nerveux, mais j’ai pris mes réservations pour le lendemain (Rockwell me les remboursa plus tard) et une fois encore, Ken Hall était à l’aéroport. Je continuais à me demander quelles sortes de retouches Rockwell voudrait faire à mon tableau. En vérité, je pensais avoir fait du très bon travail, et une retouche le salirait certainement.
 
Arrivé au studio de Rockwell, il me demanda immédiatement de déballer la peinture. Vous pouvez imaginer dans quel état j’étais. Il dit :
« Oh, c’est vraiment du très bon travail. Bien meilleur que ce que je pensais qu’il serait. Je pensais qu’il ressemblerait plus à du dessin d’ingénieur ».
Je commençais à comprendre ce qu’il me disait, surtout qu’il continua en me disant que le tableau était très joli et qu’il aimait beaucoup mes couleurs qui étaient bien plus belles que celles qu’il avait pour son tableau Premier pas sur la Lune.
Il me demanda si je pouvais rester quelques jours pour retoucher les couleurs du siens afin qu’elles soient proches des miennes.
J’acceptai, et pendant cette période, j’ai découvert que Rockwell était un vrai ‘’accro’’ du travail : Il se levait à l’aube chaque jour, préparait son petit déjeuner avec 2 œufs à la coque et un jus d’orange fraichement pressé, et ensuite, il allait à son studio de travail. Il peignait toute la matinée, tantôt debout, tantôt assis devant son chevalet, faisait une pause pour déjeuner et reprenait sa peinture jusqu’au coucher du soleil.
 
Revigoré par le petit déjeuner que me préparait Rockwell, je commençais à travailler sur sa peinture, dessinant les antennes en haut du vaisseau, repeignant les étoiles, dessinant et peignant l’intérieur du vaisseau comme vu au travers de fenêtres.
Il était très embarrassé de recevoir ce type d’aide, surtout sur une peinture qui est reprise par quelqu’un d’autre. Il ne l’avait jamais fait auparavant.
Pour le mettre à l’aise, je lui rappelais que le peintre Rubens avait une quarantaine d’étudiants dans son atelier de travail, et que lorsqu’une peinture d’un de ceux-ci lui plaisait, il la signait. Il y a toujours aujourd’hui des peintures signées Rubens dont l’origine est incertaine.
 
Un jour que je travaillais sur le tableau, Rockwell était en train de se  relaxer, sur un banc sous une des fenêtres nord, et fumant sa pipe habituel, et il me dit :
« Vous savez Pierre, et bien j’aime bien ce que faisait Rubens ».
Les trois peintures ont été terminées et données à Look dans le délai imparti, et ensuite lorsqu’ elles ont été publiées, l’une d’elle avait cette légende :
Norman Rockwell, assisted on this painting by artist Pierre Mion, shows the departure of Apollo astronauts from the moon….
Je ne pouvais demander mieux. Si Look m’avait donné le crédit total pour cette peinture, les gens auraient pensé que Rockwell et moi avions travaillé de façon indépendante. Mais parce cette légende nous liait tous les deux, ce a donné un sérieux ‘’boost’’ à ma carrière. De plus, Rockwell me donna 1 500,00$ pour mon travail au lieu des 1 000,00 que m’aurait donné National Geographic.
 
Une autre fois, nous étions en Floride pour faire des recherches et des photos des astronautes d’Apollo 11, pour une grande peinture que Rockwell devait faire pour Look et qui devait commémorer le premier alunissage.
La NASA nous avait arrangé un rendez-vous pour les photographier au Holiday Inn de Cocoa Beach où ils se trouvaient. Collins, entra d’abord dans le bureau et était très heureux de rencontrer Rockwell, et était très humble et poli.
Quelques minutes plus tard, ce fut le tour d’Armstrong et d’Aldrin de rentrer, et ils semblaient totalement indifférents et pas du tout impressionnés de rencontrer Rockwell et paraissaient ennuyer par cette ‘’sottise’’ de nous rencontrer, tellement ils étaient concentrés.
En regardant les yeux d’Armstrong, je me suis senti comme si je regardai un étranger, froid comme l’enfer.
 
Avant ce voyage en Floride, l’idée première de Rockwell était de peindre les trois astronautes d’Apollo 11 entourés d’explorateurs comme Colomb, Magellan ou l’Amiral Richard E. Byrd. Je lui suggérais qu’il devrait montrer les trois astronautes entourés de personnes de la NASA et de l’industrie qui avait rendu le premier voyage d’un homme sur la Lune possible. Il aima l’idée et c’est ce qu’il peignit.
Il avait aussi photographié le manager du Holiday Inn, et croyez-le ou non, on le retrouve sur la peinture en bas dans le coin droit, au milieu des responsables de la NASA.
 
Rockwell m’expliqua aussi la raison pour qu’il avait choisi une représentation de profil car cela prenait beaucoup moins de temps à peindre des moitié de visages.
Je l’assistais pour le fond et je peignis le VAB, la tour de lancement ainsi que les casques et valves des astronautes. L’article de Look avec cette peinture, ainsi que trois autres de moi, ne paru que juste après le retour sain et sauf de l’équipage le 24 juillet 1969 (ndlr = même si le numéro porte la date du 15 juillet).
 
Rockwell et moi avons continué de travailler ensembles et à être amis jusqu’à sa disparition en 1978.

 
(Le poster de Look ainsi qu'une représentation dans une revue du NASM)
(Collection Stéphane Sebile / Space Quotes - Souvenirs d'espace)

 
(Crédit : Pagaso Daily Post / 2008)

 

jeudi 17 avril 2014

Disparition de John C. Houbolt (1919 - 2014), le ''père'' du rendez-vous lunaire du programme Apollo



Nous avons appris aujourd’hui la disparition de l’ingénieur américain John C. Houbolt, qui nous a quitté le 15 avril 2014 à l’âge de 95 ans.

 
Né le 10 avril 1919 à Altoona dans l’Iowa, John C. Houbolt, après son diplôme d’ingénieur entre à la NACA en 1942 et travaille au Langley Researxh Center à Hampton en Virginie. Lorsque le NACA deviendra NASA en 1958, il intégrera naturellement celle-ci.
 
Lorsque la NASA commence à travailler sur ce qui allait devenir le programme Apollo en 1959, trois conceptions de missions étaient à l’étude :
 
- Direct Ascent : Vol direct vers la Lune où une gigantesque fusée (type Nova) ferait le voyage, se poserait sur la Lune et reviendrait sur Terre.
 
- EOR / Earth-Orbit Rendez-vous :  Rendez-vous orbital autour de la Terre qui consistait à envoyer deux fusées (voir plus) en orbite terrestre et on assemble les éléments (CMS et LEM) par les astronautes avant de prendre la direction de la Lune.
 
- LOR / Lunar Orbital Rendez-vous : Rendez-vous en orbite lunaire qui consiste à envoyer une seule fusée avec les éléments qui seront assemblés autour de la Lune.

 
En 1961 et 1962, John C Houbolt se fait l’ardent défenseur du LOR, qui n’a pourtant pas les faveurs, loin de là, des responsables de la NASA dont Von Braun, Faget et Semans. On juge cette méthode trop risqué même si elle est beaucoup plus économique.
‘’I said you must include rendez-vous in your thinking, to simplify, to manage your energy much better – That is, to manage the way the vehicles behave in a simpler way’’.
 
 
Pourtant, plus on étudie la faisabilité du trajet direct ou l'EOR, moins ceux-ci paraissent envisageables, et le LOR semble être la meilleure proposition.
 
La tenacité de Houbolt et la croyance dans ce concept (il lui a fallu plus de deux ans pour convaincre) ont permis à la NASA de réussir le pari d’envoyer l'homme marcher sur la Lune.
Il faut aussi rappeler que le premier qui a avancé ce concept était le russe Youri Kondratyuk dès 1916.



Retrouvez sur le site de la NASA les étapes du programme Apollo et les nombreuses interviews de John C. Houbolt.
Dont l’histoire du choix de LOR ici :
http://history.nasa.gov/SP-4308/ch8.htm


 (Crédit : Stéphane Sebile / Space Quotyes - Souvenirs d'espace / Spacemen1969)

mercredi 16 avril 2014

ESA Tweetup avec Luca Parmitano


#lucatweetup
 
Vendredi 11 avril 2014 – Frascati / ESRIN (Italie)
 
 
L’ESA organisait un Tweetup à l'ESRIN (Institut européen de recherches spatiales / European Space Research Institute) qui se trouve à Frascati à quelques kilomètres de Rome en Italie.
 
50 ‘’privilégiés’’ (adeptes des réseaux sociaux et partageant leur passion du spatial) du monde entier ont été sélectionnés par l’ESA pour venir à ce Tweetup dont l’invité d’honneur était l’astronaute italien Luca Parmitano, qui est revenu de 6 mois dans l’espace après sa mission Volare (28 mai au 11 novembre 2013).
 
Nous avions rendez-vous à Rome à la gare de Termini où nous attendait un car spécialement affrété pour nous, et qui allait nous conduire à l’ESRIN.
 
Je suis donc parti le vendredi matin par le premier vol pour Rome. Après un vol très agréable, arrivée à l’aéroport Leonard de Vinci (Fiumicino) et transfert vers Termini par le car (presque aussi long que le train mais beaucoup plus économique).

 
Avant le rendez-vous prévu en début d’après-midi, j’en ai profité pour faire un petit tour, allant du Vatican et la Basilique Saint-Pierre au Colisée, le Cirque Maximo, etc … (quelques photos en bas de l'article).
 
Retour à Termini pour le rendez-vous. Nous sommes presque tous là et très bien accueillis (merci encore à toutes et tous pour cet accueil). Nous faisons connaissance entre nous et pour certains, nous sommes contents de nous revoir (ILA 2012).

 
Nous montons dans le car et, en route pour Frascati … où nous arrivons après une heure de route (on en a profité pour faire connaissance avec les fameux bouchons romains ;-) ).

(Notre guide pour ce tweetup avec Camilla Corona / Crédit : Camilla Corona)
 
Nous descendons du car et on nous remet notre badge d’entrée. Nous avons le droit ensuite à des petits cadeaux ainsi qu’à un tee-shirt spécial. Et aussi, les collectionneurs comprendront, à un superbe patch spécial de la mission de Luca Parmitano.

(Crédit : ESA)
Nous prenons place dans la salle où se déroulera le tweetup. Parmi les 50, il y a beaucoup d’italiens bien sûr, mais aussi des anglais, allemands, un américain, des grecs et un français ;-)


Et, et, et … le grand moment arrive … Luca Parmitano vient à notre rencontre. Le principe de ce tweetup est simple. Luca Parmitano est là, pour nous seuls !

 
 Il vient nous parler de sa mission avec présentation d’une vidéo, et nous avons le droit, juste nous sur place, de lui poser les questions que nous voulons.


 
Je vous invite donc à revivre ce moment, en Tweet ;-)
 
 
On nous annonce juste avant, que Luca Parmitano sera ambassadeur de l’Union Européenne pendant les six mois de la présidence italienne (juillet à décembre 2014).
 
« Ne m’appeler pas Monsieur – appelez-moi Luca ! Monsieur, c’est réservé à mon père ! »
 
 
« Le fait d’être pilote n’est pas essentiel pour devenir astronaute, mais cela m’a très bien préparé à le devenir »
 
 
« La nourriture ! Un de mes sujets favoris ! »
« Je n’apprécie pas la nourriture sur Terre autant que je pouvais l’apprécier dans l’ISS »
« Trouver et manger un Tiramisu dans l’ISS suffisait à faire de la journée ‘’my day’’ ! »
 
 
« La capsule Soyouz est comparable à une Smart, vous savez cette petite voiture. Imaginez trois personnes en combinaison à l’intérieur »
« Quand je suis entré dans l’ISS, je riais comme un fou ! J’étais tellement heureux ! »
« Le plus important pour moi dans l’espace, c’est l’exploration ! »

 
« Il n’y a pas de mot, dans notre langue, pour décrire la beauté de la Terre vue depuis l’espace »
 
 
« Quand j’ai commencé à avoir de l’eau dans le nez et les yeux, j’ai réalisé que j’avais un sérieux problème ! »
« Ma première pensée, quand j’ai commencé à sentir de l’eau derrière ma tête a été : qu’est-ce que j’ai mal fais ? Ai-je cassé la combinaison ? »
« Ce problème de fuite d’eau durant mon EVA a en fait été une excellent chose et la journée n’a pas été aussi mauvaise que cela ! Premièrement, parce que je suis là aujourd’hui pour en parler et, deuxièmement, parce que nous avons appris plein de choses que nous n’avions pas imaginé avant »
« L’eau ne coule pas sur un crâne chauve ! Nous l’avons appris et nous savons maintenant comment l’eau se comporte sur les chauves »
« Cela m’a pris douze minutes pour rentrer à l’intérieur et pour enlever la combinaison. C’est bien plus long à réaliser que dans Gravity » (ndlr = le film)
 
« En cas d’urgence, l’important est de se focaliser sur la solution, et non pas sur le problème ! »
 
« Ce n’est pas le courage qui importe, mais l’entrainement qui va vous donnez confiance en soi »
 
« La différence entre la Navy et l’Air Force : Un gars de la Navy aurait retiré son casque, retenu sa respiration et termine l’EVA »
 
« Mission riche et dense avec visite de plusieurs vaisseaux : ATV, HTV et Cygnus »
« L’ATV est d’une précision incroyable ! au millimètre pour l’amarrage »


« J’aurai beaucoup aimé porter des mini-shorts comme dans le film Gravity »
 
« Concernant le recyclage de l’eau, et bien, nous donnions quelque chose de jaune, que l’on devait boire, on avait pas le choix, après recyclage »

 
« C’est incroyable de sentir le poids de votre corps pour la première fois lorsque vous revenez de l’espace »
« Nous revenons sur Terre dans une boule de feu, donc, la prochaine fois que vous verrez une étoile filante, pensez à ce qui pourrait se trouver à l’intérieur »
« Quand le parachute de Soyouz s’est ouvert, on a tous les trois pris une grande inspiration »
« Il n’y a rien de doux dans l’atterrissage ! C’est comme se faire percuter par un poids lourd alors que vous êtes dans une petite voiture »

 
« Quand on revient sur Terre, s’allonger, c’est super – s’asseoir, ça va encore – mais se lever, cela ne va pas du tout ! »
 
« Depuis que je suis revenu sur Terre, les choses ont changé ! J’apprécie les choses juste parce qu’elles sont là – j’apprécie la beauté du moment ! »
 
Luca tweete en direct pendant qu’il nous parle.

 
« Ne m’appelez pas ‘’Héros’’, parce qu’en Italie, vous devenez un héros quand vous êtes mort ! Je suis une personne ordinaire, une personne normale »
« Il n’y a pas de rue à mon nom, et il n’y en aura pas, pendant très longtemps j’espère ! »
 
« Cette expérience que j’ai eue, ne dure pas juste 6 mois. C’est quelque chose d’extraordinaire qui m’a changé et je veux le partager »

 
« Mon séjour dans l’ISS a été si incroyable que cela me semble être arrivé il y a longtemps, comme un rêve »
 
« Il faut TOUJOURS RÊVER, même l’impossible ! Il est absolument nécessaire et fondamental de continuer de rêver »
« Si vous réalisez un de vos rêves, le suivant doit être encore plus fort ! Il faut rêver l’impossible et attendre jusqu’à ce que cela devienne une réalité – cela permet de travailler dur ! »
 
« Chaque jour est un challenge que l’on devrait affronter à chaque fois comme tel »
« C’est difficile et à la fois gratifiant, d’être un astronaute, un père, un mari, un fils, mais il faut continuer de rêver ! »

 
Nous avons ensuite partagé un gâteau spécial fait par un participant, qui fêtait aussi son anniversaire ce jour-là, que Luca a beaucoup apprécié.

Luca a reçu des cadeaux, fait des photos dont cet inoubliable Selfie ;-) , signé quelques autographes, puis comme, hélas, tout à une fin, il a fallu se quitter…

(le même poster sur le site de l'ESA / Crédit : ESA)
 
(la photo de groupe avec Luca / Crédit : ESA)
 
Je remercie encore l’ESA, l’ESRIN, toutes les personnes qui nous ont accueillies, tous mes partenaires de ce tweetup, et bien sûr … Luca !

(avec la très célèbre Camilla Corona)




 (Crédit : Stéphane Sebile / Space Quotes - Souvenirs d'espace / Spacemen1969)