jeudi 18 décembre 2014

18 décembre 2014 - ISS 1 YEAR / Présentation de l'équipage qui restera un an dans l'ISS en 2015 - UNESCO


ISS 1 YEAR / MISSION D’UN AN SUR L’ISS

C’est en mars prochain, qu’une nouvelle étape des missions à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS) sera franchie. En effet, deux hommes vont y passer un an à bord (quasiment).

L’américain Scott Kelly (50 ans)  et le russe Mikhail Kornienko (54 ans) sont donc cet équipage ISS 1 YEAR.
Ce jeudi 18 décembre, ils étaient présents à l’UNESCO à Paris afin de présenter la mission.

Cette mission ne sera pas le seul fait de la NASA et de Roscosmos. 
Les autres agences spatiales partenaires impliquées dans le programme de l’ISS font parties intégrantes de cette mission. 
Et c’est pour cette raison, qu’Andreas Mogensen, astronaute de l’ESA, Soichi Noguchi, astronaute de la JAXA et responsable des astronautes japonais, et Jeremy Hansen, astronaute de l’Agence Spatiale Canadienne (CSA) étaient également présents pour nous parler de cette mission et de l’ISS.
Roman Romanenko, le nouveau chef des cosmonautes était parmi le public ainsi que Frank de Winne, chef des astronautes européens.
(Roman Romanenko et Frank de Winne)
Scott Kelly, qui a déjà trois vols à son actif (2 courts en navette et un long sur l’ISS) et 180 jours dans l’espace, est donc un vétéran. 
Après sa dernière mission de 159 jours en 2011, il n’était pas très ‘’chaud’’au-début  pour repartir là-haut << (…) on commençait à parler de cette mission à mon retour. Je dois vous dire qu’au début, je n’étais pas chaud. J’hésitais … Je voulais repartir dans l’espace, c’est sûr, mais si c’était pour le même genre de mission que je venais de faire, et bien, j’hésitais franchement …puis l’idée à fait son chemin … et en avançant sur ce que serait cette mission, je me suis enthousiasmé ! J’aime les challenges et ce vol, qui est le double de ce que j’ai déjà fait est un véritable challenge >>.

L’enthousiasme est aussi ce qui anime son collègue Mikhail ‘’Micha’’ Kornienko (1 vols et 176 jours dans l’espace). << Cette mission et cette étude sur les vols de longues durées sont réellement exaltantes ! J’aime aussi l’idée de faire avancer la science >>.
<< C’est aussi un véritable tremplin pour de futures missions vers la Lune ou vers Mars. Les derniers vols de très longue durée datent de MIR, donc cette mission ne peut être que bénéfique ! >> poursuit-il.

Scott Kelly continue en disant << ce vol représente l’au-delà de ce qu’on a déjà fait dans l’ISS. On va repousser les limites technologiques ! C’est vraiment très enthousiasmant sur tout ce que nous allons apprendre en un an. >>
<< Nous irons sur Mars, un jour, cela est certain, alors cette mission est vraiment une étape importante pour en savoir plus comment vivre de très longue durée dans l’espace. Ce vol d’un an est une des premières marches qui nous apprendront à quitter l’orbite basse. >>.  
<< J’espère que notre mission sera l’opportunité pour d’autres de suivre nos traces >> ajoute Mikhail Kornienko.  

Les deux hommes auront aussi des expériences spécifiques à faire à bord de l’ISS, 33 au total (19 de la NASA et 14 par Roscosmos), principalement en chimie et médecine. Ces expériences s’ajouteront aux quelques 150 qui sont déjà en place à bord.
Les thèmes principaux de ces expériences tourneront autour des grandes fonctions et le comportement du corps humain en vol prolongé, la vision, le métabolisme, la microbiologie, …
(Roman Romanenko)
Andreas Mogensen, astronaute de l’ESA et qui deviendra le premier danois dans l’espace en septembre prochain, s’enthousiasme également. << 2015 sera une grande année spatiale, non seulement parce que l’on verra une mission d’un an dans l’ISS, mais aussi parce que j’effectuerai mon vol spatial >> ajoute t-il avec humour. << Ce sera un plaisir de croiser Scott et Micha là-haut >>. (Samantha Cristoforetti et Tim Peake les croiseront également en 2015 = ndlr).

Il souligne également que la science est très présente dans l’ISS, et se dit impatient de partir.

Soichi Noguchi (2 vols et 177 jours dans l’espace) et Jeremy Hansen (en attente d’une affectation de vol) nous parlent du rôle primodiale de l’ISS, de la coopération spatiale et de cette mission qui est très importante.

En réponse aux questions, soit des personnes présentes, soit des réseaux sociaux des agences spatiales partenaires, ou même en direct par téléphone, les astronautes ont expliqué qu’ils étaient fin prêts, que des procédures spéciales avaient été mises concernant l’aspect psychologique et l’absence pour les proches. << Ma femme a pleuré au début, mais maintenant, elle me soutient à fond, ainsi que toute ma famille. >>

<< Nous sommes réellement très excités par notre mission ! >> ont déclaré en cœur Scott Kelly et Mikhail Kornienko.

Il est important de rappeler qu’il y a déjà eu des missions d’un an, et même plus dans l’espace, même si la NASA et les américains se focalisent plus sur Scott Kelly qui deviendra alors l’américain étant resté le plus longtemps dans l’espace (même s’il risque d’être battue par Peggy Whitson en 2016).
(La Une du magazine Time qui sortira en fin d'année 2014)

Musa Manarov et Vladimir Titov sont restés un an dans MIR en 1987-88, Valery Poliakov est resté 437 jours en 1994-95, et Sergueï Avdeïev est resté 379 jours en 1998-89.
Scott Kelly et Mikhail Kornienko ont reçu des conseils de leurs illustres prédécesseurs, dont celui-ci ‘’allez-y à votre rythme’’.

Nous souhaitons un excellent vol – ISS 1 YEAR – à Scott Kelly et Mikhail Kornienko.


(Logo de la mission créé par Scott Kelly avec l'aide des artistes Tim Gagnon et Jorge Cartes)


Crédit : Stéphane Sebile / Spacemen1969
             Space Quotes - Souvenirs d'espace






jeudi 4 décembre 2014

5 décembre 2014 - Lancement de la capsule Orion EFT-1




Petit rappel : la capsule Orion est dédiée aux missions au-delà de l'orbite terrestre basse (LEO) qui, elles, ont été confiées au secteur privé pour desservir l'ISS notamment avec Boeing et sa capsule CST-100 et Space X et sa Dragon.
Les missions d'Orion, même si elles ne sont pas clairement définies à ce jour, seront donc des vols vers la Lune, vers un astéroïde, et puis au final, pourquoi pas vers Mars (en tant que vaisseau rattaché à une structure de vol martien).

La suite du programme Orion, après ce vol d'essai capital, est en novembre 2018, un vol circumlunaire inhabité puis un vol habité vers la Lune autour de 2020-21. Tout dépendra de l'avancement de son lanceur super lourd dédié, le SLS.

Pour ce vol test, Orion sera inhabitée mais bardé de capteurs et d'instruments de mesures. Elle montera jusqu'à 5 800 km d'altitude.
Les buts principaux de ce vol sont l'éjection de la tour de sauvetage, l'attitude en vol et de vol avec rehaussement d'orbite, et surtout la maîtrise d'un retour à très grande vitesse dans l'atmosphère, plus de 32 000 km/h).

En décembre 2012, la NASA et l'ESA ont passé un accord de partenariat et collaboration au programme Orion. L'ESA, grâce au succès de l'ATV et à sa très grande maîtrise technique, s'est vu confiée la construction de la partie module de service d'Orion - ce sera l'Orion MPCV.

Vous pouvez lire quelques articles sur le déroulement du programme :
Cliquez sur ce lien en jaune / ORION


Jeudi 4 décembre 2014 :

C'était ce jeudi que devait décoller initialement la fusée Delta IV Heavy emportant la capsule Orion EFT-1 qui devait effectuer son premier vol.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

Prévu à 13h05, le décollage a été repoussé plusieurs fois durant la fenêtre de tir qui s'étendait sur 2h39 (fin à 15h44). 
Un bâteau qui se trouvait un peu trop près de la zone de sécurité a stoppé une première fois le compte à rebours. Puis cela a été la météo avec des vents un peu fort, et après une troisième reprise du chrono, un problème de valve sur le lanceur a été détecté. 
La fenêtre de tir s'étant terminée avant le GO final, le vol a été reportée au vendredi 5 décembre à la même heure.

Quelques photos de ce jeudi (crédit : NASA)


(la puce contenant le noms de toutes les personnes inscrites commémorativement sur ce vol 
dont on peut voir un ticket de vol)
Le Mission Control de Houston est prêt

(Mike Sarafin, Flight Director de ce vol)

Les nouvelles salles de contrôle du MCC à Houston (cliquez sur ce lien en jaune)

Vendredi 5 décembre 2014 :

A 13h05 (heure de Paris) le décollage s'est déroulé parfaitement.



La séparation et l'éjection de la tour de sauvetage et des panneaux entourant le module de service factice ont bien fonctionné.


Après un réhaussage de son altitude, Orion a atteint 5 800 km environ d'altitude afin de se préparer à son retour dans l'atmosphère où la capsule doit atteindre la vitesse de 32 000 km/h (lors d'un retour de la Lune, il faudra compter sur 40 000 km/h). 
Un dernier Burn de 10 secondes pour se mettre sur une trajectoire retour, et voila ... la mission approche de la fin ...


C'est là, le troisième test vraiment important de la mission, à savoir le comportement du bouclier thermique.

(Le Mission Control à deux minutes de la rentrée atmosphérique)
Puis les parachutes se déploient afin d'amortir l'amerrissage (décélération lors de la descente avant ouverture aux alentours de 8G).

(Ikhana, le drone de la NASA qui a surveillé le retour d'Orion 
depuis les airs grâce à sa caméra infra-rouge pour détecter la capsule)
La mission  a été un succès. Et le splashdown s'est effectué normalement à 17h29 (heure de Paris) même si tous les ballons du collier d'amarrage n'ont pas l'air d'être tous gonflés. 
L'amerrissage s'est effectué au large des côtes californiennes.


Deux navires étaient détachés à proximité pour la récupération d'Orion : USS Anchorage et l'USNS Salvor. La capsule sera ramenée à San Diego.

(USS Anchorage / crédit : US Navy)
(USS Salvor lors de tests de récupération d'une capsule Orion / crédit : NASA)
En attente des résultats et analyses de ce vol, qui a l'air de s'être parfaitement passé.

Une nouvelle et importante étape vient d'être franchie dans l'exploration spatiale américaine au-delà de l'orbite terrestre. Cela faisait 42 ans que les américains n'avaient pas fait revenir un objet spatial depuis la LEO.
Il ne reste plus qu'a attendre la suite, et surtout l'avancement du SLS, le lanceur super lourd qui doit emporter la capsule Orion.
Les américains viennent de prouver qu'ils savaient toujours construire un vaisseau spatial.


(Orion MPCV avec le module de service de l'ESA)
Crédit : NASA 
             Stéphane Sebile / Spacemen1969
             Space Quotes - Souvenirs d'espace